La brique c’est chic !

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Alors que la COP 21 vient de s’ouvrir à Paris, la brique, et la terre cuite de manière plus large, quittent peu à peu leurs habits de produits et d’industries énergivores et polluantes pour revêtir les atours plus vertueux d’une “écolo-compatibilité” enfin rétablie.
L’excellent article de Philippe Pénillard, président de Cleia, que nous publions dans cette édition (lire en page 80), va dans ce sens. Que dit-il ? Tout simplement que les briques isolantes porteuses, pourtant plus onéreuses que les briques creuses horizontales ou les briques pleines, concourent par leur facilité de mise en œuvre, à une réduction de l’emploi du béton et de l’acier à laquelle s’ajoute une baisse de la main-d’œuvre. À titre d’exemple, la construction d’une maison individuelle en briques à joint mince nécessite de manutentionner moins de 200 kg de mortier-colle. La même maison en maçonnerie à joint épais requiert 5,5 tonnes de mortier. En outre, la brique à joint mince permet de réduire de plus de 90 % la quantité d’eau employée.
La main-d’œuvre justement. Elle est au cœur des préoccupations de la Fédération française des tuiles et briques (FFTB) qui a lancé une vaste campagne de sensibilisation aux bonnes pratiques pour l’amélioration des conditions de travail et de la santé du personnel sur les chantiers de maçonnerie de brique.

En dix ans, la brique terre cuite a multiplié sa part de marché par quatre

En effet, il ne suffit pas de produire des produits en terre cuite de manière de plus en plus vertueuse, encore faut-il que, dans son cycle de vie, la brique (mais on pourrait aussi inclure la tuile) soit également “vertueusement” utilisée et mise en œuvre. Cette sorte de “responsabilité sociétale” du produit en terre cuite n’est plus une simple vue de l’esprit mais est concrètement entrée dans les préoccupations premières des producteurs de tuiles et briques. Ils viennent d’ailleurs d’éditer un ouvrage intitulé : « Guide des bonnes pratiques » destiné aux entreprises de maçonnerie. Leur objectif est de rappeler ou préciser les règles de prévention et les bonnes pratiques issues des règles de l’art relatives à la mise en œuvre des briques à joint mince. Et le champ de ces bonnes pratiques est des plus larges, car il s’étend de la conception de l’ouvrage au repli du chantier, en passant par son exécution. Un domaine dont les producteurs de produits en terre cuite se sentent proches et qui les concerne puisque comme l’a souligné Hervé Pétard, secrétaire général de la FFTB, lors du lancement de ce guide : « L’amélioration des conditions de travail ne se décrète pas, elle s’organise ».
Et les effets positifs de cette prise en compte, au-delà des qualités intrinsèques de la terre cuite elle-même, sont visibles et concrets : en dix ans, la brique terre cuite a multiplié sa part de marché par quatre, passant de 5,45 % en 2005 à 22,32 % en 2014. L’observatoire de la construction neuve, (lire dans cette édition en page 8) indique même qu’en parts de marché, la brique en terre cuite est aujourd’hui le matériau le plus utilisé dans la construction résidentielle, et ce dans tous les types de construction, avec près d’une maison individuelle sur deux construite en terre cuite.
Des résultats à mettre en grande partie sur des performances qui s’améliorent de jour en jour, à l’image des travaux menés en Allemagne, consistant à produire une brique perforée remplie de matériaux isolants et entraînant une réduction de la conductibilité de chaleur à 0,075 W/mK. Ce qui permet de proposer désormais des solutions qui, grâce à l’emploi de la perlite par exemple, permettent d’atteindre des valeurs de 0,06 W/mK en conductibilité de chaleur.

Donc, en 2015, “énergétiquement” comme “industriellement” et “humainement” comme “architecturalement” parlant : la brique…. c’est chic !

Frédéric Taddeï – directeur de la publication

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