Nanomakers poursuit son développement à l’export

Le site de la société Nanomakers, dont François Ténégal est le directeur général et Cyril Nadeau le directeur général délégué, a été récemment inauguré à Rambouillet (78). Si les perspectives de développement se confirment, le producteur de nanomatériaux pourrait créer 200 emplois à terme : en période actuelle où l’industrie souffre et les usines embauchent peu ou plus du tout, l’argument porte…

Une technologie développée en laboratoire par le CEA

Le 23 novembre dernier, les dirigeants de Nanomakers ont inauguré le site de production à Rambouillet, soit 2 000 m2 établis dans une partie des anciens locaux du groupe Continental. L’investissement s’est élevé à 2,4 millions d’euros dont les trois-quarts ont servi à acheter le matériel indispensable.
« Ces nouveaux locaux pourraient accueillir jusqu’à 200 salariés pour une production totale de 100 à 200 tonnes annuelles », indique Cyril Nadeau. La PME, qui compte sept personnes, a été créée à partir d’une technologie développée dans les laboratoires d’un acteur majeur de la recherche, du développement et de l’innovation : le CEA (Commissariat à l’énergie atomique), et ceci depuis 25 ans.



Les nanopoudres sont intégrables dans la quasi-totalité des matériaux

« La conception et la production de Nanomakers, issues de 25 ans de recherches au CEA de Saclay (91), explique Cyril Nadeau, sont constituées d’une poudre d’une taille nanométrique de carbure de silicium (SiC) dont la structure atomique est analogue à celle du diamant. Cette nanopoudre peut être commercialisée sous forme sèche, de granulés ou à l’état liquide ».
Elle est achetée par des industriels qui font partie des secteurs de l’électronique, des semi-conducteurs et des cleantech, et par des fabricants de polymères… Ces industriels l’intègrent ensuite dans la composition de leurs pièces, qu’elles soient composées de céramique mais aussi de métal ou de plastique.
« Le procédé utilisé par Nanomakers pour obtenir la nanopoudre est la pyrolyse laser, poursuit Cyril Nadeau. La matière première, constituée de gaz fabriqués à partir de sable et de carbone, est injectée dans une enceinte que traverse un laser puissant. Sous l’action du laser, les atomes des deux gaz vont se dissocier puis se re-combiner en SiC, et on récupère des nanoparticules d’une taille homogène. Avantage de ce procédé de production : il est parfaitement re­pro­­ductible, ce qui permet de fournir de nouveaux lots parfaitement identiques aux précédents ».

Utilisées dans de nombreux secteurs innovants

Aujourd’hui, les nanopoudres sont utilisées dans de nombreux secteurs innovants et prometteurs : aérospatiale, aéronautique, semi-conducteurs, au­to­mobile et bâtiments. En effet, cette technologie de pointe est essentielle pour les grands acteurs de ces marchés, car ces nanopoudes contribuent à développer des “supermatériaux” : plus légers, plus performants et plus résistants. Ainsi, l’électronique et les fabricants de pièces mécaniques se sont approprié la silice et l’alumine. L’oxyde de zinc devient également très intéressant puisqu’il contribue à créer la nouvelle génération des crèmes solaires. Le zircone est utilisé pour les céramiques mécaniques de haute performance, et comme il est aussi bio-compatible, il permet de fabriquer des prothèses. Le plus souvent, il est sous forme stabilisée, c’est-à-dire mélangé avec quelques pourcentages de cérium, d’yttrium ou de calcium.
Dans ce marché où les États-Unis détiennent environ 54 % des parts, la Chine est en passe de devenir un acteur important. En Europe, ce sont l’Allemagne et la Grande Bretagne qui sont les leaders.
Nanomakers France, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 100 000 euros, devrait atteindre un million d’euros en 2013. Et la société qui a surtout des clients japonais et américains, est maintenant en contact rapproché avec des industriels français et européens.

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